Toutes les essences de bois à bruler dans un poêle à bois
- Bruler de l’Acacia dans un poêle à bois
- Bruler de l’Aulne dans un poêle à bois
- Bruler du Bouleau dans un poêle à bois
- Brûler du Cerisier dans un poêle à bois
- Bruler du Charme dans un poêle à bois
- Bruler du Châtaignier dans un poêle à bois
- Bruler du Chêne dans un poêle à bois
- Bruler de l’Erable dans un poêle à bois
- Bruler du Figuier dans un poêle à bois
- Bruler du Frêne dans un poêle à bois
- Bruler de l’hêtre dans un poêle à bois
- Bruler du Noyer dans un poêle à bois
- Bruler de l’Orme dans un poêle à bois
- Bruler du Peuplier dans un poêle à bois
- Bruler du Platane dans un poêle à bois
- Bruler du Saule dans un poêle à bois
La recherche du bon bois à brûler anime chaque hiver les propriétaires de poêles et de cheminées. Face à l’augmentation des prix de l’énergie et au retour à des pratiques de chauffage plus autonomes, la sélection des essences de bois devient stratégique. Certains privilégient les classiques comme le chêne ou le hêtre, mais d’autres s’interrogent sur la pertinence d’utiliser des essences moins connues ou plus locales, comme l’orme. L’orme, bien qu’anciennement répandu dans les haies et les bocages de France, a vu sa population décimée par la graphiose. Les sujets encore présents aujourd’hui proviennent souvent de repousses ou d’arbres isolés, ce qui fait de ce bois une ressource occasionnelle. Doit-on pour autant l’exclure comme bois à bruler dans un poêle à bois ? Son comportement à la combustion mérite d’être étudié avec rigueur avant de l’introduire dans un foyer.
Des propriétés intermédiaires à double tranchant
Le bois d’orme appartient à la catégorie des feuillus mi-durs et sa densité, généralement située autour de 0,65 kg/dm³ à l’état sec, le classe en dessous des bois durs comme le chêne ou le charme.
À volume égal, il libère donc moins de chaleur, ce qui impacte directement son rendement énergétique.
Il possède une structure fibreuse, souvent tortueuse, qui lui confère une combustion irrégulière s’il n’est pas parfaitement sec. Un bois d’orme humide a tendance à produire beaucoup de fumée et à dégager des goudrons, augmentant ainsi le risque d’encrassement du conduit de fumée, voire de feu de cheminée en cas d’accumulation excessive.
Une fois correctement séché, idéalement deux années entières sous abri et ventilé, l’orme brûle de manière acceptable : flamme vive, montée rapide en température, braise correcte mais peu persistante. Sa combustion reste toutefois moins stable que celle d’un hêtre ou d’un chêne bien sec.
Dans quels cas envisager l’utilisation de l’orme ?
L’orme ne doit pas être considéré comme un bois de chauffage à bannir, mais plutôt comme une essence à usage restreint, conditionné par le type d’installation et la rigueur du séchage.
Il peut être pertinent dans les cas suivants :
- En complément d’un bois dur, pour moduler l’intensité de la combustion
- Lorsqu’il est issu d’une ressource locale bien stockée et naturellement ventilée
- Dans un poêle récent équipé d’un système de double combustion
- Pour des flambées ponctuelles, en intersaison ou en soirée
En revanche, son emploi est déconseillé comme bois principal, surtout dans les régions humides comme le Bugey ou la Haute-Normandie, où l’humidité résiduelle peut compromettre sa combustion.
Il est également à éviter dans les foyers ouverts ou les installations anciennes sans régulation précise de la température et de l’apport en air secondaire.
La formation de créosote reste le principal défaut associé à ce bois, surtout s’il est brûlé trop tôt ou dans de mauvaises conditions. Ce risque impose un ramonage plus fréquent, au minimum deux fois par an, lorsque l’orme est intégré dans l’usage courant.
Son attrait écologique notamment lorsqu’il provient d’arbres abattus à la suite de maladies ou d’élagages urbains, séduit une partie des usagers soucieux de valoriser des ressources locales, mais il ne compense pas ses performances énergétiques modestes.
Les conseils du pro
Dans la pratique, l’orme révèle des particularités que peu de particuliers soupçonnent. Son bois, souvent torsadé, présente une résistance mécanique inhabituelle qui le rend difficile à fendre, même avec une fendeuse hydraulique.
Cela peut compliquer son conditionnement et rallonger le temps de séchage si les bûches restent trop épaisses. Pour éviter ce piège, un débitage en quartiers fins est fortement conseillé.
Sa teneur en silice, variable selon les sols, peut également accélérer l’usure des grilles de foyers et des plaques foyères en fonte. Les poêliers du Puy-de-Dôme et du Gâtinais ont signalé ce phénomène sur des installations anciennes où l’orme était utilisé en quantité.
En combustion lente, l’orme peut générer un dépôt blanchâtre ou gris sur les vitres du poêle, semblable à celui observé avec le châtaignier, dû à la libération de composés volatils non brûlés.
Une montée rapide en température avec une essence plus vive, comme le frêne ou le charme, peut limiter cet effet.
Les bûcherons du Lot-et-Garonne évoquent aussi une particularité olfactive : une odeur âcre, presque aigre, lors de la combustion de l’orme mal séché. Si elle n’a pas de conséquence sanitaire connue, cette émanation peut gêner dans un espace mal ventilé.
Conseil pratique pour le ramonage
Avec une essence aussi goudronnante que l’orme, le rythme d’un ramonage annuel ne suffit pas. Il est recommandé d’effectuer un ramonage mécanique tous les six mois, en insistant sur les zones de condensation du conduit, souvent localisées au niveau des coudes ou des chapeaux de cheminée.
Les résidus produits par l’orme sont plus collants que ceux des bois durs classiques et nécessitent l’usage de hérissons en acier trempé, surtout pour les tubages inox.
En complément, un contrôle visuel mensuel de la paroi intérieure du conduit permet de repérer les débuts d’accumulation de créosote. Si un dépôt noir, brillant et dur s’installe, il est recommandé d’arrêter l’usage de l’orme temporairement et de recourir à un ramonage chimique complémentaire, uniquement avec des produits certifiés NF D35-376.
Lexique
Créosote : résidu goudronneux formé par la combustion incomplète du bois, particulièrement dangereux car hautement inflammable. Elle s’accumule dans les conduits mal entretenus.
Double combustion : technologie intégrée à certains poêles modernes permettant de brûler une seconde fois les gaz issus de la première combustion, augmentant ainsi le rendement énergétique tout en réduisant les émissions polluantes.
Silice : composé minéral naturellement présent dans le bois de certaines essences, qui peut, à haute température, endommager les surfaces métalliques par abrasion.
Hérisson : outil cylindrique muni de tiges rigides (acier ou nylon) utilisé pour le nettoyage mécanique des conduits de cheminée.
Graphiose : maladie fongique responsable de la disparition massive des ormes en Europe, transmise par un coléoptère, le scolyte.
Essence mi-dure : classification désignant un bois dont la densité et la résistance à la combustion se situent entre les bois tendres (comme le peuplier) et les bois durs (comme le chêne).