pression tuyau arrosage
Augmenter la pression dans un tuyau d'arrosage

Un jet d’eau faiblard peut transformer l’arrosage quotidien en une corvée inefficace. Que l’on cherche à alimenter un arroseur oscillant, une lance télescopique ou simplement à remplir un arrosoir, une pression insuffisante devient vite contraignante, surtout pendant les fortes chaleurs estivales. Si ce problème touche aussi les usages domestiques, c’est au jardin qu’il se fait le plus ressentir. Pour y remédier, plusieurs options existent, depuis des vérifications élémentaires jusqu’à l’installation de dispositifs mécaniques adaptés.

Le recours au surpresseur : la méthode la plus fiable pour doper la pression

Un surpresseur combine une pompe et un réservoir à vessie pour accroître puis réguler la pression dans un réseau d’eau. Il fonctionne en maintenant un niveau de pression stable, quelle que soit la consommation en aval.

Son installation est courante dans les logements alimentés par une cuve ou un puits, mais se révèle également très utile pour l’arrosage, notamment quand la pression du réseau public est insuffisante ou instable.

Son principe repose sur un cycle automatisé : dès que la pression chute sous un certain seuil (lorsqu’un robinet s’ouvre, par exemple), la pompe se déclenche et alimente le réseau jusqu’à atteindre la pression maximale configurée.

Sur le marché, on trouve des surpresseurs à usage domestique, agricole ou semi-professionnel. Leur performance varie selon plusieurs critères : volume du réservoir, débit, pression maximale, matériau de fabrication, etc.

Certains modèles permettent également de valoriser l’eau de pluie récupérée dans un citerne, ce qui réduit la consommation d’eau potable. Une option pertinente pour les jardins de grande superficie. Attention, pour certains, une taxe sur la récupération de l’eau de pluie peut être imposée.

Bien dimensionner son équipement

Plusieurs paramètres techniques sont à prendre en compte pour choisir un surpresseur adapté :

  • Capacité du ballon : un réservoir de 50 litres ou plus est recommandé si les besoins en eau sont importants (arrosage prolongé, alimentation simultanée de plusieurs dispositifs)
  • Pression et débit : pour un usage résidentiel, une pression de sortie située entre 3 et 4 bars suffit généralement. Le débit dépendra de la longueur du tuyau et du type d’arroseur utilisé
  • Compatibilité électrique : la majorité des installations domestiques fonctionnent en 230 volts monophasé. Il faut aussi s’assurer de l’espace disponible pour l’installation du groupe (local technique, abri de jardin…)

Un point différencie nettement le surpresseur d’une simple pompe : le réservoir à vessie permet de limiter les cycles marche/arrêt. La pression reste ainsi homogène, ce qui limite l’usure prématurée du moteur.

Réglage de la pression dans la vessie : une opération clé

Pour ajuster correctement la pression d’un surpresseur, il faut commencer par couper l’alimentation électrique et fermer la vanne d’arrivée d’eau.

Ensuite, ouvrez un robinet pour vider complètement la cuve. Une fois celle-ci vidée, mesurez la pression d’air dans la vessie à l’aide d’un manomètre.

Il faut l’ajuster pour qu’elle soit inférieure de 0,2 bar à la pression de redémarrage de la pompe. Si nécessaire, ajoutez ou retirez de l’air à l’aide d’une pompe manuelle. Une fois le bon niveau atteint, remettez le système sous tension et rouvrez la vanne.

D’où vient la faiblesse de la pression dans un réseau d’arrosage ?

Il faut distinguer deux notions souvent confondues : la pression, qui désigne la force avec laquelle l’eau est projetée (exprimée en bars), et le débit, qui correspond au volume écoulé par unité de temps (litres/minute ou m³/h).

Un tuyau peut avoir un bon débit mais une pression faible, et inversement.

Causes techniques les plus fréquentes

Avant de changer d’équipement, quelques vérifications élémentaires s’imposent :

  • Faiblesse du réseau public : dans les zones périurbaines ou en altitude, la pression délivrée par le distributeur d’eau peut être insuffisante
  • Tuyauteries entartrées ou sous-dimensionnées : les dépôts de calcaire, de rouille ou de sable réduisent le diamètre intérieur des conduits et pénalisent la circulation de l’eau
  • Présence d’une fuite : une microfuite dans le réseau peut entraîner une perte de pression considérable. En cas de doute, consulter le compteur avant et après un laps de temps sans consommation
  • Dispositif de réduction de pression mal réglé : certains logements sont équipés de réducteurs installés à l’entrée du réseau domestique. Si mal paramétré, ce dispositif peut brider inutilement la pression

Méthodes accessibles sans gros travaux

Quelques gestes simples peuvent améliorer nettement la situation :

  • Nettoyer les filtres situés en amont du réseau ou aux embouts de robinet (mousseurs, crépines…)
  • Contrôler les raccords d’arrosage : les embouts déformés, entartrés ou trop étroits provoquent une perte de pression
  • Limiter les coudes dans la tuyauterie : un circuit trop sinueux entraîne des pertes de charge. Il convient de rationaliser le trajet du tuyau et, si possible, d’en raccourcir la longueur
  • Changer de tuyau : certains modèles renforcés ou à section plus large offrent de meilleurs résultats pour une pression équivalente

Recourir à une pompe à eau simple

Dans certains cas, une pompe classique suffit à améliorer temporairement la pression, notamment pour l’arrosage d’appoint ou le remplissage d’un bassin.

Deux types principaux sont à distinguer :

  • Pompe de surface : posée au sol, elle aspire l’eau d’un point de captage (cuve, citerne) pour l’envoyer dans le tuyau. Son usage reste ponctuel, souvent manuel
  • Pompe immergée : installée dans un puits ou un forage, elle fonctionne sous l’eau et offre une meilleure pression, surtout en profondeur

L’absence de réservoir signifie que la pression varie à chaque mise en marche, ce qui peut convenir pour des usages limités dans le temps.

Voici un comparatif des solutions selon le budget et les besoins :

Budget estimé Dispositifs recommandés Avantages principaux Limites observées
Faible (< 50 €) Nettoyage, changement de filtres ou embouts, réglage de réducteur Mise en œuvre rapide, coût quasi nul Résultats variables, peu efficaces si la pression est très basse
Moyen (50 – 150 €) Pompe de surface ou pompe immergée Gain de pression significatif, bon compromis pour jardin moyen Instabilité de la pression, durée de vie parfois limitée
Élevé (> 150 €) Surpresseur avec réservoir à vessie intégré Régulation constante, confort optimal, adapté aux grands jardins Nécessite de l’espace et un minimum de technicité pour l’installation

Dans bien des cas, un surpresseur reste la solution la plus pérenne pour sécuriser la pression sur l’ensemble d’un réseau. Il constitue un investissement, mais son efficacité et sa durabilité compensent largement le coût initial.

Si vos besoins sont ponctuels ou concentrés sur une seule tâche (nettoyage de terrasse, arrosage rapide), une pompe basique peut suffire.

Pour un arrosage régulier, automatique ou multipoint, l’installation d’un surpresseur correctement dimensionné s’impose.

Les conseils du pro pour optimiser durablement la pression dans un tuyau d’arrosage

Une pression d’arrosage efficace repose sur une conception soignée du réseau. Il faut limiter la perte de charge en réduisant la longueur des tuyaux, les coudes inutiles et les raccords mal adaptés.

L’usage de manchons à passage intégral et de tuyaux multicouches à âme aluminium permet de maintenir une section constante et une bonne pression jusqu’en bout de ligne.

Installer un manomètre glycériné en amont aide à surveiller les variations et à repérer rapidement une anomalie. Si l’eau provient d’une cuve de récupération, surélever celle-ci de 1 à 2 mètres permet d’obtenir une pression gravitaire utile.

Respecter les plages de fonctionnement indiquées par les fabricants d’asperseurs ou d’électrovannes garantit un rendement optimal et une meilleure durabilité de l’installation.

Testez la pression de votre robinet extérieur avec une simple bouteille d’eau : remplissez une bouteille de 1,5 L directement à la sortie du tuyau d’arrosage ou du robinet de jardin, sans embout.

Si le remplissage dépasse 1 litre en moins de 6 secondes, la pression est généralement suffisante pour la majorité des équipements d’arrosage domestique. Si elle est inférieure, envisagez une solution mécanique (pompe ou surpresseur).