Les tassements constituent l’un des désordres les plus redoutés dans le domaine de la construction. Ce phénomène peut entraîner des désordres graves comme des fissures dans les murs, des inclinaisons de bâtiments, et même compromettre la stabilité d’une construction. Leur compréhension nécessite d’examiner leurs causes, leurs manifestations et les conséquences qui en découlent.
Qu’est-ce que les tassements et quelles sont leurs origines ?
Ils désignent le mouvement vertical d’un sol qui cède progressivement sous le poids d’un ouvrage, entraînant un abaissement partiel ou généralisé des fondations. Ces phénomènes, souvent imperceptibles au départ, peuvent fragiliser un bâtiment jusqu’à menacer sa stabilité.
Le tassement résulte d’une interaction complexe entre la structure et son support. Plusieurs facteurs sont susceptibles de déclencher ce phénomène :
- Surcharge excessive : lorsque les charges imposées dépassent la capacité portante du terrain, le sol se comprime et se déforme.
- Retrait des sols argileux : soumis à des périodes de sécheresse, ces sols se contractent, générant des vides sous les fondations.
- Excès d’humidité : l’eau en grande quantité réduit la cohésion des particules et rend le sol plus vulnérable à l’affaissement.
- Compactage insuffisant : un sol mal préparé avant la construction tend à se tasser progressivement sous le poids de l’ouvrage.
Ces mécanismes, souvent conjoints, expliquent pourquoi certains quartiers construits sur des terrains hétérogènes connaissent des désordres précoces.
Différentes formes de tassements
On distingue deux catégories principales :
- Tassement uniforme : l’ensemble de la structure s’enfonce de manière régulière. Si ce type de tassement peut passer relativement inaperçu, il traduit une perte progressive de portance.
- Tassement différentiel : certaines zones de l’ouvrage s’enfoncent plus que d’autres. Cette asymétrie est la plus redoutée, car elle provoque des désordres visibles et parfois irréversibles, comme les fissures traversant les maçonneries ou les désalignements structurels.
L’expérience montre que les tassements différentiels sont responsables de la majorité des pathologies lourdes observées dans le bâti.
Répercussions des tassements
Les conséquences varient en fonction de l’intensité et de la nature du tassement :
- Fissurations : apparition de lézardes sur les murs, plafonds ou planchers, pouvant évoluer en crevasses profondes.
- Inclinaisons : déformation de l’ouvrage qui adopte une posture déséquilibrée, rappelant parfois l’inclinaison d’édifices emblématiques comme la tour de Pise.
- Altérations structurelles : désolidarisation d’éléments porteurs, fragilisation des appuis et, dans les cas extrêmes, instabilité générale menaçant la sécurité des occupants.
Les tassements, qu’ils soient uniformes ou différentiels, traduisent toujours une inadéquation entre la conception des fondations et le comportement du sol support. Leur surveillance, notamment dans les zones argileuses recensées par le BRGM, demeure un enjeu majeur pour la pérennité du patrimoine bâti.