porter des chaussures de sécurité
Dans de nombreux lieux de travail, il faut porter des chaussures de sécurité

Les chaussures de sécurité, comme leur nom l’indique, sont conçues pour protéger son porteur d’un danger potentiel pouvant affecter les extrémités de la partie inférieure de son corps. Que cela soit sur un chantier, dans une usine, un entrepôt, un atelier, ou dans n’importe quel espace où il faut manipuler des objets lourds ou capables de blesser, il faut porter des chaussures de sécurité. Il existe d’autres EPI (équipement de protection individuelle) mais les chaussures de sécurité sont de loin, le dispositif le plus utilisé.

Normes de sécurité

La conception de chaussures de sécurité dépend d’un protocole précis, où rien n’est laissé au hasard. Le modèle classique donné en entreprise est le plus commun, mais la chaussure peut prendre différentes formes telles que celles proposées par s24. Elle est encadrée par des normes, certaines étant appliquées à toutes les chaussures, d’autres à des utilisations spécifiques. De manière générale, toutes les chaussures de sécurité répondent à la norme EN ISO 20345, mais à différents niveaux.

Le prérequis pour donner l’appellation « chaussures de sécurité » est d’avoir le marquage SB. Il indique que la chaussure remplie les exigences de base en termes de sécurité, relatives à :

  • L’embout de protection. Situé au niveau des orteils, son rôle est de les protéger des chutes d’objets. Il doit remplir plusieurs exigences. L’embout doit être intégré à la chaussure sans pouvoir être retiré. Il doit résister aux chocs équivalant à 200 joules (correspond à un objet de 20kg lâché à une hauteur d’un mètre.) et à une charge de 1500daN en pression continue.
  • La tige. C’est le nom donné à la chaussure sans la semelle. Les matériaux constituant la tige doivent passer des tests d’abrasion, de flexion, de déchirement, de perméabilité et de teneur en produits chimiques. Aussi, on teste la résistance à l’arrachage tige/semelle.
  • La semelle. L’intérieur doit résister aux frottements et ne pas dépasser une certaine teneur en produits chimiques. L’extérieur doit passer des tests de flexions, d’abrasion et de glisse.
  • Confort et ergonomie. L’ergonomie et l’innocuité des chaussures sont également testées. Elles doivent être confortables à porter malgré les protections.

Les tests sont réalisés par un organisme notifié et indépendant qui attribuera ensuite la norme EN ISO 20345 avec la mention SB.

Il existe des exigences additionnelles de la norme EN ISO 20345 qui viennent compléter la mention SB. Ces exigences additionnelles répondent à différentes situations identifiées sur des lieux de travail et sont donc obligatoires dans ces derniers. Par exemple, un ouvrier en train de rénover une maison, doit porter des chaussures de sécurité présentant la mention P : Résistance à la perforation. Celle-ci atteste que la semelle résiste à la perforation d’objet pointu tel qu’un clou. On trouve ainsi une dizaine d’exigences additionnelles, qui cumulées donnent lieu à des nouvelles mentions. Par exemple, une chaussure présentant la mention S1 remplie toutes les exigences du SB + arrière fermé + 3 exigences additionnelles : Antistatisme (A), absorption d’Énergie du talon (E) et résistance aux hydrocarbures (FO).

Les chaussures de sécurité & la loi

Le port des chaussures de sécurité est obligatoire dans de nombreux secteurs d’activité. Il est inscrit dans la loi imposant aux sociétés de protéger leurs salariés des différents risques liés à l’environnement. Pour être plus précis, depuis novembre 2001, chaque entreprise est tenue de rédiger le Document unique d’évaluation des risques professionnels (DUER). Sur ce document, doit figurer l’ensemble des dangers potentiels que les salariés pourraient rencontrer sur leur lieu de travail. C’est un document évolutif qui est mis à jour par l’employeur à chaque fois qu’un changement se produit. Si un nouvel appareil est utilisé dans l’entreprise et que celui-ci présente des risques éventuels, il faudra actualiser le document. Le DUER requiert une analyse réelle et une observation approfondie des situations de travail. Il doit être rédigé rigoureusement, sans oublier le moindre détail. En plus d’être un inventaire des risques éventuels, le document unique doit donner clairement, pour chacun des risques, une solution mise en place. Pour un grand nombre de risques, la solution se trouve dans les chaussures de sécurité.

Et pour cause, la plupart des environnements de travail présentent des risques de blessures : on estime que 24% des lésions occasionnées par des accidents de travail sont des lésions dans les membres inférieurs, 7% spécifiquement dans les pieds.

Ainsi, si l’entreprise stipule dans le DUER que, pour pallier un ou plusieurs risques, le port des chaussures de sécurité est nécessaire, celui-ci sera alors inscrit dans le règlement intérieur et rendu obligatoire. Précisons que, c’est à la charge de l’employeur d’assurer la bonne application du règlement intérieur et que, par conséquent, celui-ci doit fournir tout matériel mentionné comme obligatoire sur le lieu de travail. C’est donc à l’employeur de veiller à ce que ses salariés possèdent des chaussures de sécurité dans un bon état de fonctionnement et d’hygiène. Si jamais une entreprise vous demande de porter des chaussures de sécurité sans vous les fournir, ou sans vous donner une enveloppe, contactez l’inspection du travail.