augmentation foncière double inflation
La taxe foncière augmente-t-elle plus que l'inflation?

La charge fiscale des propriétaires immobiliers s’est alourdie bien plus rapidement que le coût de la vie. Selon les données tout juste publiées par la Direction générale des finances publiques (Dgfip), la taxe foncière moyenne s’est élevée à 1 082 euros en 2024, contre 827 euros en 2020. Cette progression de plus de 30 % dépasse largement l’inflation enregistrée sur la même période. Pour les 31 millions de contribuables concernés, cette évolution soulève des questions : pourquoi une telle accélération, sur quelles bases est-elle justifiée, et dans quelle mesure varie-t-elle selon les territoires ? On vous explique  tout sur l’augmentation de la taxe foncière en fonction de l’inflation. 

Une progression supérieure à 30 % entre 2020 et 2024

La taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB), réglée annuellement par les propriétaires de logements, a connu une évolution marquée depuis 2020.

D’après les chiffres de la Dgfip, la moyenne nationale a bondi de 827 à 1 082 euros en cinq ans, soit une hausse de plus de 30 %. Cette dynamique dépasse de très loin les revalorisations usuelles liées à l’indice des prix.

Deux éléments structurent cette taxe : une base locative théorique, actualisée chaque année, et un taux d’imposition voté localement. C’est leur interaction, combinée à la conjoncture économique et aux choix politiques locaux, qui explique cette accélération.

Sachez que la taxe foncière va baisser dans certaines villes comme Chélieu et Cholet par exemple.

Une croissance bien plus rapide que l’inflation

L’indice des prix à la consommation (IPC) a crû de 14,7 % entre 2020 et 2024. En comparaison, le montant moyen de la taxe foncière a augmenté plus de deux fois plus vite.

Cet écart tient à la méthode de calcul employée, articulée autour de deux paramètres :

  • La base d’imposition, fondée sur le loyer annuel théorique que pourrait produire le bien s’il était mis en location, est revalorisée chaque année en fonction de l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH). Celui-ci, utilisé dans les comparaisons européennes, dépasse souvent l’indice classique
  • Le taux d’imposition, déterminé par chaque collectivité, peut être révisé chaque année. En 2024, 5 800 communes ont voté une hausse, contre 4 800 l’année précédente

L’IPCH ayant atteint 7,1 % en novembre 2022, la revalorisation des bases en 2023 a mécaniquement amplifié le montant dû. L’effet combiné des réévaluations automatiques et des décisions locales alimente une hausse structurelle de la fiscalité foncière.

Voici le comparatif entre l’inflation et la hausse des taux :

Année Montant moyen TFPB Inflation annuelle (IPCH) Communes ayant augmenté leur taux Hausse moyenne des taux
2020 827 € +0,5 % Données non disponibles Données non disponibles
2021 860 € (estimé) +2,6 % Données non disponibles Données non disponibles
2022 926 € (estimé) +5,9 % 4 000 environ ~2,5 %
2023 1 010 € (estimé) +4,9 % 4 800 ~2,8 %
2024 1 082 € +0,8 % 5 800 ~3 %

Une fiscalité inégalement répartie sur le territoire

Derrière les moyennes nationales se cachent des disparités criantes. En 2024, le coût moyen de la taxe foncière sur l’habitation atteint 12,5 euros par mètre carré, selon la Dgfip. Mais ce chiffre masque des écarts territoriaux considérables.

Dans certaines intercommunalités, la charge au mètre carré varie dans un rapport de un à six :

  • Vezouze en Piémont (Meurthe-et-Moselle) : 3,4 €/m²
  • Val d’Yerres Val de Seine (Essonne) : 21,2 €/m²

Ces différences proviennent non seulement des taux votés localement, mais aussi des bases locatives encore fondées sur des données cadastrales datant de 1970, souvent sans lien avec la réalité du marché.

Comme le souligne François Ecalle, président de l’association Fipeco, certaines valeurs sont aujourd’hui largement surévaluées ou sous-estimées selon les zones.

Une refonte des valeurs cadastrales est programmée pour 2028. Mais tant que ces référentiels ne sont pas révisés, les inégalités fiscales persistent, parfois au détriment des contribuables les plus modestes dans les zones tendues.

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