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Dans les zones littorales de l’Aude ou sur les remblais routiers de Camargue, son apparence majestueuse attire le regard. L’herbe de la pampa, reconnaissable à ses plumeaux ivoire et ses touffes volumineuses, s’est largement imposée dans les jardins et les aménagements paysagers. Pourtant, cette plante venue d’Argentine est désormais placée sous haute surveillance. Depuis mars 2023, sa présence est encadrée par une interdiction nationale. La décision, prise par décret ministériel, ne relève pas d’une fantaisie administrative. Elle s’inscrit dans un cadre plus large de lutte contre les espèces exotiques envahissantes. Ce changement de statut soulève de nombreuses questions pour les propriétaires : faut-il arracher la plante ? La remplacer ? Ou prendre des mesures pour en limiter les effets ? Nous faisons le point.
Derrière une silhouette ornementale, une espèce classée à risque
Pendant des années, Cortaderia selloana a été plébiscitée pour sa rusticité, sa croissance rapide et son aspect graphique. Utilisée dans les massifs urbains comme dans les jardins privés, elle a prospéré sur les sols pauvres et les talus en friche. Mais cette résistance naturelle s’est transformée en capacité d’expansion incontrôlée.
Dans des régions comme l’Occitanie ou la Nouvelle-Aquitaine, on la retrouve désormais sur des espaces naturels sensibles, au détriment de la flore autochtone.
Elle entre en compétition directe avec les espèces locales, jusqu’à les supplanter. Son système racinaire très dense et ses feuilles acérées compliquent l’entretien, et empêchent le développement d’autres végétaux.
La plante dissémine une quantité exceptionnelle de graines par an : jusqu’à un million par pied. Le vent en assure la dispersion sur plusieurs kilomètres. Résultat : l’herbe de la pampa devient omniprésente, au point d’envahir des sites classés ou protégés.
Un cadre réglementaire en vigueur depuis le printemps 2023
L’arrêté du 2 mars 2023 place l’herbe de la pampa sur la liste des espèces exotiques envahissantes donc la pampa est interdite sur tout le territoire de la France métropolitaine.
Ce texte interdit toute opération visant à la diffuser, qu’elle soit volontaire ou non.
Voici un aperçu détaillé des restrictions en vigueur :
Action | Statut depuis mars 2023 | Conséquences |
---|---|---|
Planter un pied dans un jardin | Interdit | Infraction soumise à verbalisation |
Acheter ou vendre des graines ou plants | Interdit | Retrait obligatoire de la vente |
Transplanter un sujet existant | Interdit | Destruction obligatoire si constaté |
Conserver un pied planté avant l’interdiction | Autorisé sous condition | Aucune sanction si non disséminant |
Une plante invasive aux effets écologiques dévastateurs
Le classement de l’herbe de la pampa comme espèce envahissante repose sur des données d’observation récoltées depuis plus d’une décennie.
Son impact est multiple :
- elle forme des peuplements denses et monospécifiques qui réduisent la diversité végétale
- ses feuilles tranchantes freinent le passage des animaux et des humains
- elle rend inaccessibles certaines zones aux agents de gestion des milieux naturels
- elle compromet les programmes de renaturation engagés par les collectivités locales
- elle s’adapte facilement aux climats secs, ce qui la rend difficile à contenir dans le sud de la France
Un spécimen déjà en place chez vous : quelle conduite adopter ?
La loi ne prévoit pas de sanction pour les particuliers qui possédaient déjà un pied d’herbe de la pampa avant l’entrée en vigueur de l’arrêté. Néanmoins, une vigilance s’impose pour éviter toute dissémination non maîtrisée.
Voici les gestes à privilégier :
- supprimer les plumeaux avant la floraison, généralement en août ou septembre
- ne pas jeter les résidus à la décharge ni dans un compost non contrôlé
- vérifier régulièrement l’apparition de nouveaux plants dans un rayon de plusieurs mètres autour du pied-mère
- envisager un arrachage à la bêche ou à l’aide d’un outil mécanique si la plante devient difficile à contenir
Dans les zones rurales, certains particuliers utilisent un désherbage thermique ou ciblé pour venir à bout des racines. La priorité reste d’éviter que la plante ne s’installe au-delà de son périmètre initial.
Les communes et gestionnaires d’espaces verts, quant à eux, sont invités à privilégier des alternatives comme Miscanthus sinensis, Stipa tenuissima ou encore certaines variétés de Pennisetum non invasives.
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