L’inflation se manifeste par une hausse durable et généralisée des prix des biens et services, entraînant une érosion du pouvoir d’achat de la monnaie. Pour un même montant d’argent, les consommateurs peuvent acquérir moins de produits qu’auparavant, ce qui influence directement la vie quotidienne et les décisions économiques. Cette dynamique est scrutée attentivement par les banques centrales, les entreprises et les ménages, car elle conditionne les stratégies d’investissement, la fixation des salaires et la consommation. Les causes de l’inflation sont multiples et ses effets peuvent être bénéfiques ou délétères selon son intensité et sa durée.
Inflation : définition et théories
L’inflation correspond à la progression générale des prix dans l’économie. En France, sa mesure repose sur l’Indice des Prix à la Consommation (IPC) et l’Indice des Prix à la Consommation Harmonisé (IPCH). Ces indicateurs, produits par l’INSEE et harmonisés par Eurostat pour la zone euro, permettent de suivre l’évolution des prix de manière régulière et comparable entre pays.
L’IPC et l’IPCH se fondent sur un panier représentatif de biens et services consommés par les ménages. Ces indices reflètent les variations mensuelles des prix et fournissent une estimation de l’érosion du pouvoir d’achat.
Quelles sont les principales composantes et variations de l’IPC ?
Pour calculer l’IPC, l’INSEE observe la fluctuation de dizaines de milliers de biens et services, regroupés en grandes catégories pondérées selon leur poids dans la consommation moyenne des Français.
Par exemple, en 2024 :
- Alimentation : 15,1 %
- Tabac : 1,8 %
- Habillement : 3 %
- Énergie (incluant carburants) : 8,3 %
- Services de santé : 6,2 %
L’immobilier à l’achat n’est pas intégré dans l’IPC, considéré comme un investissement plutôt qu’une consommation. Les loyers, eux, représentent environ 6 à 8 % du panier, reflétant la part des locataires et la répartition entre propriétaires et locataires.
Entre 2000 et 2024, l’IPC a progressé en moyenne de 1,8 % par an, avec des variations marquées selon les produits :
- Gaz : +4 % par an
- Fioul domestique : +2,7 % par an
- Tabac : +6,2 % par an
- Santé : -0,2 % par an
- Loisirs : -0,3 % par an
- Communications : -1,7 % par an
L’évolution des prix tient compte de la qualité : si un bien devient plus performant sans variation de prix, l’INSEE considère que son prix a baissé. Il est possible de calculer une inflation personnalisée selon ses habitudes de consommation sur le site de l’INSEE.
L’inflation a des causes multiples
L’inflation peut surgir de plusieurs facteurs économiques distincts :
L’inflation par les coûts
Lorsque le prix des matières premières ou des salaires augmente, les entreprises ajustent leurs tarifs pour maintenir leurs marges, entraînant une première hausse des prix. Si les salaires suivent l’inflation, un cercle inflationniste peut se mettre en place. Ce mécanisme a été observé dans les années 1970 après le premier choc pétrolier, avec des taux dépassant 10 % par an.
L’inflation par la demande
Une demande supérieure à l’offre disponible provoque une pression haussière sur les prix. Les entreprises investissent pour accroître la production et embaucher, stimulant la consommation et maintenant l’inflation tant que la production ne satisfait pas pleinement la demande. Ce phénomène se manifeste souvent lors de sorties de récessions ou de périodes de faible croissance.
L’inflation importée
La dépréciation d’une monnaie par rapport au dollar ou à d’autres devises entraîne une augmentation du coût des importations. Cette inflation importée affecte consommateurs et entreprises. Elle peut résulter de tensions sur les marchés mondiaux, comme la forte volatilité des cours de l’énergie et des matières premières observée lors du conflit en Ukraine en 2022/2023.
L’inflation par excès de création monétaire
L’augmentation excessive de la masse monétaire, qu’elle provienne des banques commerciales ou du financement du déficit public par la banque centrale, peut générer une inflation monétaire. Ce phénomène a notamment été observé en Argentine à la fin du XXᵉ siècle et au début du XXIᵉ siècle.