Réduire sa facture énergétique, améliorer le confort intérieur, anticiper l’impact environnemental d’un bâtiment : telles sont les ambitions d’une étude thermique. Rendue obligatoire depuis 2013 pour toute construction neuve, elle permet d’évaluer la performance énergétique d’un logement ou d’un local professionnel, en s’appuyant sur des critères réglementaires fixés par la RT 2012. Cette démarche technique, menée par des experts, est désormais incontournable dans les projets de construction ou de rénovation ambitieux.
Description d’une étude thermique
Une étude thermique consiste à analyser de manière méthodique les dispositifs qui influencent la consommation d’énergie d’un bâtiment. Elle prend en compte :
- la qualité de l’isolation et des matériaux employés,
- les systèmes de chauffage, de ventilation et de production d’eau chaude,
- les déperditions thermiques éventuelles,
- l’orientation et les apports solaires,
- l’étanchéité à l’air.
L’intervention est réalisée par un spécialiste qui établit un diagnostic détaillé. Ce rapport identifie à la fois les points forts et les faiblesses énergétiques du bâti, avec pour finalité d’optimiser sa performance globale.
Les étapes dans la réalisation de cette étude
Avant l’ouverture d’un chantier, plusieurs coefficients doivent être calculés pour vérifier la conformité du projet aux exigences réglementaires.
Le calcul du Bbio, ou Besoin Bioclimatique
Le Bbio exprime les besoins en énergie liés au chauffage, au refroidissement et à l’éclairage. Il reflète l’efficacité énergétique intrinsèque du bâtiment, indépendamment des équipements installés.
Formule de calcul :
Bbio = 2 × besoins en chauffage + 2 × besoins en refroidissement + 5 × besoins en éclairage
Ce coefficient doit rester inférieur ou égal au seuil fixé par la RT 2012, soit 60 points pour les bâtiments non climatisés. Lorsque ce seuil est dépassé, diverses solutions sont mises en œuvre :
- renforcer l’isolation ou améliorer sa qualité,
- limiter les surfaces vitrées orientées au nord,
- privilégier les ouvertures au sud pour capter la chaleur solaire,
- traiter les ponts thermiques,
- installer des vitrages performants (double ou triple vitrage).
Le calcul de la CEP, ou Consommation des Énergies Primaires
La CEP mesure la consommation annuelle d’énergie primaire en tenant compte du chauffage, du refroidissement, de l’éclairage, de la production d’eau chaude sanitaire (ECS) et des appareils auxiliaires.
Formule simplifiée :
CEP = Consommation d’énergie primaire annuelle – production photovoltaïque
La valeur obtenue doit être inférieure à 50 kWh/m² pour valider le projet.
Le calcul de la TIC, ou Température Intérieure Conventionnelle
La TIC détermine la température intérieure maximale atteinte lors des cinq jours les plus chauds de l’année. Selon la réglementation, elle ne doit pas dépasser 26 °C.
Si ce seuil est franchi, des ajustements sont nécessaires :
- renforcer l’inertie thermique du bâtiment,
- installer des protections solaires (stores, brise-soleil, végétalisation).
Dans quels cas réaliser une étude ?
Trois situations principales justifient le recours à une étude thermique :
- Construction neuve : elle est obligatoire depuis le 1er janvier 2013, notamment pour obtenir le permis de construire et l’attestation de fin de chantier.
- Rénovation : elle permet d’identifier les travaux prioritaires afin d’améliorer les performances énergétiques, en guidant le choix des matériaux et des systèmes techniques.
- Mise en location ou obtention d’un label : bien que le diagnostic de performance énergétique (DPE) soit imposé pour louer un bien, une étude thermique peut être exigée pour les logements neufs destinés à la location ou pour décrocher une certification environnementale.
L’étude thermique s’impose donc comme un outil stratégique pour bâtir ou rénover de manière responsable, alliant efficacité énergétique et respect des normes environnementales.