Un feu qui crépite agréablement dans l’âtre ne dépend pas seulement de l’essence choisie mais aussi du taux d’humidité du bois utilisé. Trop humide, il brûle mal, produit de la fumée et encrasse le conduit. Trop sec, il se consume rapidement et dégage peu de chaleur. Entre ces deux extrêmes, il existe une valeur de référence à atteindre pour garantir confort thermique, sécurité et rendement énergétique.
Qu’est-ce que le taux d’humidité pour le bois ?
Le taux d’humidité du bois est la quantité d’eau contenue dans le bois, exprimée en pourcentage de sa masse anhydre. C’est une mesure fondamentale car l’humidité affecte la stabilité, la combustion et le développement de champignons dans le bois :
- Stabilité du bois : Un bois trop humide subira des déformations et des retraits importants à mesure qu’il sèchera, ce qui peut ruiner un projet de menuiserie.
- Combustion : Pour le bois de chauffage, un taux d’humidité inférieur à 20 % est recommandé, car l’énergie de la combustion serait autrement utilisée pour évaporer l’eau.
- Développement de champignons : Un taux d’humidité supérieur à 18-22 % favorise le développement de champignons dégradant le bois.
Un bois atteint un « taux d’humidité d’équilibre » qui dépend des conditions climatiques de son environnement.
Quel taux d’humidité pour un bois sec ? 20 % maximum
Le bois fraîchement coupé peut contenir jusqu’à 50 % d’eau. Pour devenir un combustible efficace, son taux doit descendre sous la barre des 20 %, seuil communément admis pour obtenir une combustion équilibrée.
Un bois qui dépasse ce pourcentage libère une énergie principalement utilisée à évaporer l’eau, générant :
- une baisse du pouvoir calorifique,
- davantage de suie et de particules fines,
- un risque accru d’encrassement du foyer et du conduit.
À l’inverse, un bois trop desséché brûle rapidement et restitue moins de chaleur. L’idéal se situe entre 15 et 20 %, ce qui nécessite un stockage rigoureux, à l’abri des intempéries et dans un espace ventilé.
Comment savoir si mon bois de chauffage est bien sec ?
Plusieurs méthodes permettent d’évaluer l’humidité d’une bûche, allant du simple coup d’œil aux instruments de mesure spécialisés.
- Test d’impact : deux bûches sèches produisent un son clair lorsqu’elles s’entrechoquent, tandis qu’un bois gorgé d’eau émet un bruit sourd.
- Test visuel : un bois sec est clair, fendillé aux extrémités, dépourvu de moisissures et dégage une odeur neutre.
- Humidimètre : cet appareil, accessible au grand public, offre une mesure précise du taux d’humidité.
Un tableau comparatif illustre les différences de comportement :
| Taux d’humidité | Combustion | Résultats observés |
|---|---|---|
| > 30 % | Très médiocre | Forte fumée, dépôt de goudron, faible chaleur |
| 20 – 30 % | Insuffisante | Chauffe lente, rendement limité |
| 15 – 20 % | Optimale | Flammes régulières, bon pouvoir calorifique |
| < 15 % | Trop rapide | Combustion vive, chaleur brève |
Comment accélérer le séchage du bois de chauffage ?
Obtenir un combustible performant demande patience et rigueur. Le séchage naturel reste la méthode privilégiée, mais certaines pratiques permettent de l’optimiser.
- Entreposer les bûches sous un abri ouvert sur les côtés, à l’abri de la pluie mais bien ventilé.
- Les poser sur une palette plutôt qu’à même le sol, pour éviter les remontées d’humidité.
- Éviter de recouvrir totalement les tas avec une bâche, qui bloque la circulation de l’air.
- Laisser sécher le bois entre 18 et 24 mois selon l’essence : les feuillus denses comme le chêne ou le hêtre exigent davantage de temps que le bouleau ou le peuplier.
Pour un usage domestique, seule une bonne organisation du stockage garantit un bois dont le taux d’humidité reste conforme aux attentes.