MaPrimeRenov' chauffage bois réduction
Réduction de l'aide MaPrimeRénov' pour les chauffages à bois

L’année 2025 s’annonce difficile pour les ménages français souhaitant se chauffer au bois. Un décret, publié avant la dissolution du gouvernement Barnier, annonce une réduction de 30 % des aides MaPrimeRénov’ pour l’installation de poêles, inserts et chaudières à bois. Ce coup de rabot, justifié par des contraintes budgétaires, inquiète particulièrement les foyers modestes, déjà frappés par des factures énergétiques croissantes. Alors que le bois reste la première énergie renouvelable en France, cette décision soulève des interrogations. Quels équipements sont concernés ? Pourquoi une telle réduction ? Et quelles solutions peuvent permettre d’atténuer ce choc financier ? Nous faisons le point.

Quels équipements sont touchés par cette réduction ?

La mesure concerne tous les dispositifs de chauffage au bois :

  • Poêles à granulés
  • Poêles à bûches
  • Inserts
  • Chaudières fonctionnant aux granulés ou aux bûches

Appliquée uniquement aux dossiers déposés à compter du 1er janvier 2025, cette décision s’inscrit dans une politique déjà amorcée en avril 2024. L’objectif semble clair : réduire les dépenses publiques en limitant le nombre de bénéficiaires.

Une réduction pour alléger le poids des finances publiques

Selon l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), le bois est l’énergie renouvelable la plus utilisée en France, avec 7,5 millions de Français qui l’adoptent comme source principale de chauffage.

En 2024, 78 000 poêles à bois ont été subventionnés grâce à MaPrimeRénov’, contre 51 000 pompes à chaleur, témoignant de la popularité croissante de cette solution. Les plafonds pour MaPrimeRénov’ étaient même à la hausse passant à 23 541 € pour une personne seule.

Le bois doit son succès à son coût attractif : le bois est l’énergie de chauffage la moins chère, ce qui en fait une solution appréciée pour réduire les factures d’électricité .
Cependant, cet engouement a un revers car il pèse lourd sur les finances publiques. En réduisant les aides, l’État espère contenir les dépenses de MaPrimeRénov’, au risque de freiner la transition énergétique de nombreux ménages.

Ménages les plus impactés

La diminution des aides frappe différemment selon les catégories de revenus, ce qui accroît les inégalités. Voici une vue détaillée des changements prévus pour 2025 :

Catégories de revenus Aide actuelle pour un poêle à granulés (%) Aide prévue en 2025 (%)
Très modestes 90 % 60 %
Modestes 75 % 50 %
Intermédiaires 40 % 25 %
Revenus supérieurs 20 % 14 %

Les ménages modestes et très modestes, qui représentent la majorité des bénéficiaires, sont les plus vulnérables à cette réduction. Pour une installation standard de poêle à granulés, le reste à charge pourrait augmenter de manière significative.

En parallèle, les foyers intermédiaires, bien qu’ils subissent une moindre réduction, perdront une part importante de l’incitation financière.

Comment compenser la baisse des aides ?

Face à cette diminution, certaines alternatives peuvent encore être envisagées pour limiter l’impact financier :

  • Recours aux certificats d’économie d’énergie (CEE) : des fournisseurs d’énergie proposent des compléments financiers. Par exemple, Effy offre un bonus de 4 450 euros pour l’installation d’une chaudière à granulés
  • Réalisation de travaux globaux : en intégrant l’installation d’un chauffage au bois dans un projet de rénovation énergétique plus large, il est possible de bénéficier de MaPrimeRénov’ accompagnée, qui propose des aides plus généreuses

Ces pistes, bien qu’utiles, nécessitent une planification rigoureuse et peuvent ne pas être accessibles à tous les ménages. Dans ce contexte, le futur de MaPrimeRénov’ reste incertain, d’autant que le budget 2025 n’a pas encore été définitivement voté.