sortie vmc façade
Sortie de VMC en façade

Renouveler l’air intérieur tout en limitant les pertes de chaleur est devenu un enjeu majeur pour les particuliers qui souhaitent rénover ou construire, poussés par les exigences de la RE2020 et la recherche d’étanchéité des bâtiments. La ventilation mécanique contrôlée répond à cette nécessité en assurant une circulation continue de l’air sans altérer l’isolation. Sa mise en place, encouragée dans l’ancien et obligatoire dans le neuf, est encadrée par des normes précises qui conditionnent le dimensionnement, les débits d’extraction, l’étanchéité des conduits et les modalités de rejet de l’air vicié. Cet encadrement réglementaire, souvent méconnu, touche également les copropriétés, soumises à des votes en assemblée selon la nature des travaux, avec des contraintes techniques parfois délicates à concilier avec les structures existantes. Voici toute la règlementation à connaitre avant d’installer une sortie de VMC en façade. 

Réglementation en maison individuelle  : cadre légal et obligations

La pose d’une VMC en maison individuelle répond à des règles précises pour garantir une ventilation efficace sans compromettre l’efficacité énergétique.

VMC dans l’ancien : recommandée mais non imposée

Un logement ancien n’est pas tenu par la loi d’intégrer un système de ventilation mécanique contrôlée, même si l’arrêté du 24 mars 1982 rend obligatoire un dispositif d’aération général et permanent.

La ventilation naturelle par ouverture des fenêtres ou grilles d’aération peut suffire, mais l’avantage de la VMC est qu’elle préserve le confort thermique tout en assurant un renouvellement constant de l’air intérieur, limitant les problèmes d’humidité.

VMC obligatoire dans les constructions neuves

L’installation d’une ventilation performante est requise pour tout logement neuf, en lien avec les exigences de la RE2020.

Si aucun modèle précis n’est imposé, la VMC simple flux hygroréglable et la VMC double flux sont les plus adaptées pour optimiser les échanges thermiques et ajuster le débit selon l’humidité ambiante, tout en maintenant un haut niveau de qualité de l’air.

Pièces où la VMC est la plus pertinente

Légalement, chaque pièce doit être ventilée, mais la pose d’une VMC est principalement indiquée dans :

  • la cuisine pour évacuer les graisses et vapeurs
  • la salle de bain pour limiter la condensation
  • les toilettes pour le renouvellement des odeurs

Normes techniques pour l’installation d’une VMC

La norme DTU 68.3 encadre la mise en place de la VMC, impliquant des conduits étanches et une étude préalable par un professionnel qualifié afin d’adapter le système au climat, à la surface et aux spécificités du logement.

Voici les débits d’extraction recommandés :

Pièce Logement 1-2 pièces Logement >2 pièces
Salle de bain 15 m³/h 30 m³/h
Cuisine 75 m³/h 135 m³/h
Toilettes 15 m³/h 15 m³/h

La sortie s’effectue généralement en toiture via un chapeau ou une tuile de douille. Un rejet en façade est toléré si :

  • l’installation est à 8 mètres minimum d’un autre bâtiment,
  • elle est placée à 2 mètres au-dessus d’une entrée d’air,
  • elle respecte une distance de 40 cm des menuiseries et 60 cm des autres entrées d’air,
  • le débit ne dépasse pas 0,5 m³/s et la vitesse de rejet reste inférieure à 5 m/s.

Réglementation applicable à la VMC dans les copropriétés

En copropriété, l’installation d’une VMC collective relève d’un vote à la majorité absolue selon l’article 25 de la loi du 10 juillet 1965. Un remplacement en entretien se vote à la majorité simple, mais une amélioration énergétique exige un vote à la majorité absolue, conformément aux règles définies par la loi ALUR.

Installer une ventilation mécanique contrôlée dans un immeuble ancien nécessite souvent :

  • la vérification de l’étanchéité des menuiseries et des coffres de volets
  • le choix judicieux de l’emplacement des caissons pour limiter les nuisances sonores
  • le contrôle de la compatibilité des conduits existants avec les gaines de ventilation, limitant parfois le recours à une VMC double flux et orientant vers une VMC simple flux hygroréglable plus adaptée

Les installations collectives doivent faire l’objet d’une inspection annuelle par un professionnel certifié, consignée dans un registre d’entretien.

L’absence de précisions dans les textes conduit à une vérification régulière :

  • des caissons d’extraction
  • de la tension des courroies
  • des ventilateurs
  • des bouches et entrées d’air

Un nettoyage complet des ventilateurs et des gaines est recommandé tous les cinq ans pour conserver l’efficacité du système et garantir un air sain aux résidents.

Pièces à proscrire pour l’installation des bouches d’extraction VMC

La pose d’une bouche d’extraction VMC ne s’impose pas dans toutes les pièces du logement, seules les zones humides devant en être équipées pour assurer une évacuation efficace de l’air chargé d’humidité. Ainsi, il n’est ni utile ni pertinent d’en installer dans une chambre.

Cette exclusion s’explique d’abord par la présence de bruits générés par le fonctionnement de la VMC, susceptibles de compromettre le confort acoustique nécessaire au repos nocturne.

Elle est également liée à la fonction même de la ventilation mécanique contrôlée : traiter l’air vicié produit par des activités spécifiques telles que la cuisson ou la douche, et non l’air d’une chambre où l’accumulation d’humidité reste limitée.

Conseils du pro pour la sortie de VMC en façade

La sortie de VMC en façade peut sembler une option simple, notamment dans les configurations de rénovation d’ampleur où le passage en toiture est complexe, mais elle doit être pensée avec rigueur pour préserver la qualité de l’air et la conformité réglementaire.

En pratique, le rejet d’air doit s’effectuer en zone de surpression pour éviter tout refoulement et respecter un éloignement minimal des ouvrants, en cohérence avec la norme EN 13779 et les recommandations du CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment).

Astuce rarement évoquée : l’orientation de la grille de rejet en façade doit privilégier une évacuation vers le haut ou en biais (et non horizontale) pour limiter les risques de maculage des façades par les condensats gras ou humides émis par la VMC, phénomène fréquent dans les cuisines.

Opter pour des grilles pare-pluie anti-retour avec clapet à contrepoids réduit les remontées d’air froid et empêche l’infiltration d’oiseaux ou de rongeurs dans les conduits.

Pensez également à réaliser une étude aéraulique avant de valider l’emplacement de la sortie : un rejet d’air trop proche des menuiseries peut créer des nuisances olfactives, notamment dans les logements voisins, générant des litiges en copropriété ou en lotissement dense.

La pose en façade est particulièrement délicate dans les zones soumises à des vents dominants forts (par exemple dans le secteur du Mistral ou sur le littoral atlantique) : une mauvaise implantation peut dégrader les performances de la VMC et générer des sifflements ou refoulements.

Enfin, veillez à entretenir régulièrement les grilles de façade, qui s’encrassent plus vite que les sorties en toiture en raison des poussières et pollens captés par l’air extrait, pouvant réduire l’efficacité de votre système de ventilation.

Avant de choisir l’emplacement de votre sortie en façade, utilisez une feuille de papier maintenue devant le point envisagé par une journée ventée : si la feuille claque ou est plaquée contre le mur, le point de rejet est en zone de dépression ou turbulence et devra être modifié pour garantir un flux d’évacuation efficace sans retour d’air.