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Différence entre POS et PLU

L’aménagement des territoires obéit à des règles précises, structurées autour de documents d’urbanisme qui encadrent la constructibilité, la répartition des fonctions urbaines et la préservation des ressources. Le Plan local d’urbanisme (PLU), aujourd’hui incontournable, a progressivement remplacé le Plan d’occupation des sols (POS), hérité des années 60. Ces outils réglementaires définissent les droits à bâtir et dessinent les contours de la ville future, dans un contexte marqué par l’urgence environnementale, la pression foncière et la nécessité de concilier intérêts publics et dynamiques privées. Pour toute personne souhaitant engager des travaux ou mieux comprendre les règles qui s’appliquent à sa parcelle, leur maîtrise s’impose.

Le rôle du Plan local d’urbanisme

Le PLU est un document juridique qui organise l’urbanisation à l’échelle d’une commune ou d’un groupement de communes (PLUi). Il fixe les conditions d’usage des sols, encadre les projets de construction et oriente les aménagements futurs selon une vision d’ensemble cohérente.

Le document s’articule autour du Projet d’aménagement et de développement durable (PADD), véritable colonne vertébrale politique et environnementale du territoire.

Il prévoit notamment :

  • La gestion des mobilités, des infrastructures et des réseaux
  • La programmation de l’habitat et l’équilibre entre logement social, individuel et collectif
  • La préservation des espaces agricoles, naturels et forestiers
  • La lutte contre l’étalement urbain et les nuisances environnementales

Le PLU est opposable aux tiers : toute autorisation d’urbanisme (permis de construire, déclaration préalable, démarches pour vendre un terrain) doit s’y conformer. Il constitue la norme de référence locale pour apprécier la légalité d’un projet.

La règlementation en matière d’urbanisme et de permis de construire est stricte te à respecter lors de construction ou de rénovation. 

Le Plan d’occupation des sols : un outil désormais obsolète

Le POS, instauré par la loi d’orientation foncière de 1967, a longtemps encadré les constructions. Il opérait une sectorisation du territoire selon plusieurs zones aux règles distinctes : zones urbaines, à urbaniser, agricoles ou naturelles.

Chaque secteur se voyait attribuer des prescriptions techniques (hauteur maximale, aspect extérieur des bâtiments, implantation, emprise au sol).

Malgré sa rigueur, le POS se limitait à une lecture statique du sol, sans intégrer les enjeux environnementaux, sociaux ou climatiques. Il ne visait pas à construire une stratégie territoriale, mais à répartir les possibilités de construire.

Cette approche, jugée trop cloisonnée, a conduit à son remplacement par le PLU via la loi SRU de 2000, puis à sa disparition définitive avec la loi ALUR en 2016. Les communes sans PLU ni carte communale sont désormais soumises au Règlement national d’urbanisme (RNU).

Une mutation portée par les enjeux contemporains

Le PLU s’inscrit dans une logique plus prospective que le POS. Il dépasse la seule gestion de la constructibilité pour intégrer les défis liés à la transition écologique, à la sobriété foncière ou à la cohésion sociale. À travers le PADD et les orientations d’aménagement, il définit un projet de territoire à long terme.

Le texte traduit une volonté d’anticipation, en intégrant des dimensions comme :

  • La protection des corridors écologiques et des trames vertes et bleues
  • La résilience face aux aléas climatiques et aux risques naturels
  • La densification raisonnée du tissu urbain pour éviter la consommation excessive d’espace
  • La valorisation du patrimoine bâti et paysager

Le plan local d’urbanisme constitue ainsi un cadre directeur destiné à façonner la morphologie et les usages de la ville à venir.

Comment s’organise le zonage d’un PLU ?

Le PLU divise le territoire en zones au sein desquelles s’appliquent des règles spécifiques. Le code de l’urbanisme identifie quatre grandes catégories :

  • Zone U : espace déjà urbanisé
  • Zone AU : secteur à urbaniser, soumis à certaines conditions
  • Zone A : zone agricole à protéger
  • Zone N : zone naturelle ou forestière à préserver

Ces grandes familles peuvent être déclinées en sous-zones, comme le montre le tableau suivant :

Libellé Désignation Usage et caractéristiques
Zone A Agricole Destinée à l’activité agricole exclusive
Zone AP Agriculture protégée Limitation stricte de l’urbanisation sur des terres fertiles
Zone AU À urbaniser Urbanisation future envisageable selon le programme d’aménagement
Zone N Naturelle Préservation de la biodiversité ou du patrimoine paysager
Zone NA Naturelle à urbaniser Secteur de transition avec constructibilité sous conditions
Zone NB Urbanisation diffuse Autorisation ponctuelle selon les besoins locaux
Zone NC Sols riches Protection du potentiel agronomique ou minier
Zone ND Paysage ou patrimoine Secteur sensible nécessitant des mesures spécifiques
Zone NE Écologique Site fragile face à l’activité humaine
Zone NH Sous conditions Autorisation encadrée par la qualité du site ou du paysage
Zone NL Loisirs Camping, sports ou équipements touristiques
Zone NP Captage ou inondation Zone d’exclusion stricte pour raisons sanitaires ou de sécurité
Zone UA Centre urbain Mixité fonctionnelle dans un tissu dense
Zone UB Périphérie dense Alignement plus souple, fonctions mixtes
Zone UC Habitat intermédiaire Continuation urbaine en tissu semi-dense
Zone UCA Intérêt paysager Architecture soumise à des contraintes d’intégration
Zone UCB Habitat pavillonnaire Zone à vocation résidentielle presque exclusive
Zone UD Habitat dispersé Typique des hameaux ou zones rurales urbanisées
Zone UE Activités économiques Zone commerciale, artisanale ou d’équipements publics
Zone UP Portuaire et fluvial En bord de mer, fleuve ou canal
Zone ZH Zone humide Réservoir de biodiversité nécessitant une protection intégrale

Où consulter les documents d’urbanisme de sa commune ?

Les documents d’urbanisme (PLU, PLUi ou anciens POS) sont consultables en mairie, auprès du service urbanisme. Un rendez-vous est souvent utile pour obtenir une explication claire, les documents pouvant être complexes à interpréter. Des copies peuvent être remises ou photographiées, sous réserve d’autorisation.

Dans les communes équipées d’un site internet, le PLU est généralement disponible en ligne mais il faut s’assurer que la version consultée est bien à jour.

Pour les territoires intercommunaux, le document est parfois hébergé sur le site de la communauté de communes. Si aucun support numérique n’est proposé, la consultation sur place reste la seule option.

Infractions au PLU : les risques encourus

Toute construction en infraction au PLU peut entraîner une amende de 1 200 € minimum, jusqu’à 6 000 € par m² construit. Dans certains cas, comme une vente illégale de lot, l’amende peut atteindre 15 000 €. En cas de récidive, une peine de prison de six mois peut être prononcée.

Pour les personnes morales, les sanctions financières sont multipliées par cinq. La mairie est tenue de dresser procès-verbal et de saisir la justice si aucune régularisation n’intervient.

Le contentieux peut aboutir à une mise en conformité obligatoire, voire à une démolition. Le délai de prescription est fixé à six ans après l’achèvement des travaux.

Conseils du pro

L’interprétation d’un PLU ne relève pas uniquement d’une lecture littérale du règlement. Elle exige une compréhension fine du contexte local, de l’historique des orientations d’aménagement et parfois même de la jurisprudence en matière d’urbanisme.

Avant toute démarche, il est donc recommandé de croiser les informations contenues dans les différentes pièces du PLU : le rapport de présentation (souvent négligé), le PADD, les orientations d’aménagement et de programmation (OAP), et bien sûr le règlement écrit et graphique.

Prenez également en compte les servitudes d’utilité publique (SUP) : elles peuvent prévaloir sur les droits théoriquement conférés par le zonage. Une parcelle en zone U, donc a priori constructible, peut ainsi être frappée d’une inconstructibilité si elle est concernée par une zone de protection patrimoniale (ZPPAUP), un périmètre de captage d’eau ou un plan de prévention des risques (PPR).

Conseil pratique

Avant d’acheter un terrain ou d’envisager des travaux, faites systématiquement une demande de certificat d’urbanisme opérationnel (CUb).

Ce document, délivré gratuitement par la mairie, vous renseignera non seulement sur les règles applicables, mais aussi sur la faisabilité d’un projet précis. Il a une validité de 18 mois et peut être renouvelé.