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Construire un mur de clôture nécessite de soigner sa fondation pour lui assurer stabilité et résistance face aux intempéries, au gel et aux poussées de terrain. Une assise correctement dimensionnée prévient les fissures, tassements et basculements, tout en permettant au mur de remplir son rôle de séparation ou de protection. Connaître les règles administratives, choisir les bons matériaux et adapter la profondeur de la semelle à la hauteur du mur sont des étapes incontournables pour réussir ce type de chantier. Cet article détaille les démarches, techniques et critères à anticiper avant d’entreprendre la réalisation de ce socle maçonné indispensable à tout mur de clôture.
Rôle et utilité des fondations pour un mur de clôture
Les fondations répartissent le poids du mur sur le terrain pour garantir sa stabilité structurelle sur le long terme lors de la construction du mur de clôture.
Une bonne assise réduit le risque de désordres liés aux mouvements de sol, à l’humidité ou aux poussées de vent et favorise une mise à niveau durable de l’ouvrage.
Cadre légal et formalités pour ériger un mur de clôture
Chaque commune fixe ses règles via le PLU ou la carte communale concernant la hauteur autorisée, les matériaux et les distances aux limites séparatives.
En l’absence de règlement local, la hauteur minimale est de 2,60 m pour les communes de moins de 50 000 habitants et de 3,20 m pour les autres.
Une déclaration préalable est obligatoire si le PLU l’exige, si le mur mesure 2 mètres ou plus, ou si le terrain est en zone protégée. L’accord du voisin est nécessaire en limite séparative pour un mur mitoyen.
Étapes précises pour réaliser la fondation d’un mur de clôture
Le dimensionnement de la semelle dépend de la hauteur et du poids du mur, de la portance du terrain et des charges climatiques.
Le creusement des tranchées selon les dimensions prévues, la préparation du fond de forme avec :
- un lit de gravier
- l’installation de treillis ou barres d’acier
- le coulage du béton avec un bon dosage et vibration
- le nivellement et les finitions (gravillonnage antidérapant)
Adapter la fondation selon la hauteur du mur de clôture
Pour les murs de faible hauteur (0,50 m à 1,20 m), une tranchée de 30 à 40 cm de profondeur sur une largeur de deux fois celle du mur est adaptée.
Pour les murs de hauteur moyenne (1,20 m à 2,00 m), prévoir une profondeur de 60 à 90 cm, avec des barres d’acier et éventuellement des poteaux métalliques tous les 1,50 m.
Pour les murs supérieurs à 2,00 m, des fondations profondes en béton armé et des pieux en béton ou acier assurent la portance sur sols meubles.
Voici un récapitulatif des différentes profondeurs :
Hauteur du mur | Profondeur de fondation | Largeur de tranchée | Renfort recommandé |
---|---|---|---|
0,50 m – 1,20 m | 30-40 cm | 2 x largeur du mur | Treillis métallique |
1,20 m – 2,00 m | 60-90 cm | 30 cm de chaque côté | Barres d’acier, poteaux acier |
> 2,00 m | ≥ 1 m (selon sol) | Supérieure à la largeur du mur | Pieux béton/acier, béton armé |
Respecter ces profondeurs, les armatures adaptées et les règles locales favorise la durabilité et la conformité du mur de clôture tout en limitant les risques de fissures et d’affaissement au fil des saisons.
Quel béton choisir pour réaliser la fondation d’un mur en parpaing de 2 m ?
Pour couler une fondation adaptée à un mur en parpaing de 2 m de haut, vous avez le choix entre un béton préparé directement sur le chantier ou un béton livré par camion toupie.
Vous pouvez opter pour des bétons spécifiques, tels que le béton fibré, qui limite le besoin d’armatures dans le cas de petites fondations, ou le béton autoplaçant, qui se met en place sans vibration tout en garantissant une surface plane.
Il est possible de combiner ces deux caractéristiques en choisissant un béton à la fois fibré et autoplaçant pour simplifier la mise en œuvre tout en assurant la qualité de l’ouvrage.
Prix d’un mur en parpaing de 2 m
Le coût d’une semelle filante complète avoisine 260 €/m³, comprenant le béton, l’acier et la main-d’œuvre. Si vous ne prenez en compte que le béton, comptez entre 100 et 160 €/m³.
Pour la construction, le tarif d’un mur de parpaing oscille entre 40 et 60 €/m² donc pour une clôture en parpaing de 2 m de haut, avec une fondation de 50 cm de largeur et 50 cm de profondeur, le prix au mètre linéaire se situe entre 140 et 190 €.
Avant de lancer votre chantier, comparez plusieurs devis auprès de maçons afin d’obtenir le meilleur rapport qualité/prix.
Conseils du pro pour une fondation de mur de clôture durable
Un mur de clôture ne se limite pas à un empilement de blocs : sa fondation conditionne sa résistance aux mouvements différentiels du terrain et aux remontées capillaires.
Pour les sols argileux, prévoir un drainage périphérique au pied du mur limite les pressions hydrauliques en période de gonflement.
Sur les terrains en pente, réaliser des fondations en paliers (fondation en gradins) évite l’effet de poussée latérale et permet un ancrage homogène.
Un point souvent ignoré par les particuliers : utiliser un film polyane entre le béton de fondation et le soubassement permet de bloquer les remontées d’humidité, limitant l’apparition d’efflorescences sur les briques ou blocs en surface ou encore la pose de barbacane dans le mur.
Pour les murs supérieurs à 2 m ou en zones de sismicité, le recours à des longrines en béton armé couplées à des semelles filantes est recommandé afin de dissiper les vibrations et micro-mouvements.
Avant de couler le béton, humidifiez légèrement le fond de la tranchée sans le détremper pour améliorer l’accroche du béton et réduire le risque de retrait plastique (apparition de microfissures). Ce geste simple améliore la cohésion entre le sol et la fondation.
Lexique du mur de clôture
- Efflorescence : dépôts blanchâtres en surface des matériaux dus aux sels minéraux remontant par capillarité
- Remontées capillaires : phénomène par lequel l’eau remonte dans les matériaux poreux par capillarité, générant humidité et taches
- Mouvements différentiels : variations de niveau ou de position d’un terrain ou d’un ouvrage provoquées par des tassements irréguliers ou gonflements des sols
- Longrine : poutre en béton armé posée horizontalement qui relie des fondations ponctuelles ou répartit les charges de murs sur les fondations filantes
- Semelle filante : fondation continue en béton armé sur laquelle repose un mur ou une structure linéaire
- Film polyane : film plastique utilisé comme pare-humidité entre le sol et le béton ou sous les dalles
- Drain périphérique : tuyau perforé entouré de gravier, posé au pied d’une fondation pour collecter et évacuer les eaux d’infiltration
- BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières) : établissement public français fournissant des études et données sur la géologie des sols
- Retrait plastique : diminution de volume du béton frais liée à l’évaporation de l’eau, créant de petites fissures de surface
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